Pourquoi perd-on ses cheveux ?

La perte de cheveux, on y a tous droit un jour ou l’autre. Mais pourquoi ça tombe, et surtout, comment y remédier ? Entre stress, facteurs génétiques, déséquilibres hormonaux et agressions externes, les causes sont multiples. Dans cet article, je décortique les mécanismes biologiques, les différents types d’alopécie, et les leviers concrets pour préserver ou retrouver une chevelure en santé – sans détour, avec l’expérience terrain d’un coiffeur pro.

Les mécanismes de la perte de cheveux décodés

Le cycle capillaire et ses perturbations

Le cycle capillaire suit trois phases : anagène (croissance), catagène (transition), télogène (repos). Un déséquilibre hormonal, un stress ou un choc émotionnel perturbe ce cycle, provoquant une perte de cheveux prématurée. La chute naturelle survient en phase télogène.

La phase anagène dure de 2 à 7 ans, le cheveu croît environ 1 cm par mois. La phase catagène, de transition, dure 2 à 3 semaines. La phase télogène, de repos, dure 3 mois. Un déséquilibre hormonal ou un stress prolongé raccourcit la phase anagène, augmentant la perte de cheveux.

La phase télogène excessive, ou effluvium télogène, survient après un stress ou un choc émotionnel. Elle précipite un grand nombre de follicules pileux en phase de repos. La chute réactionnelle apparaît 2 à 3 mois après l’événement. Elle est généralement temporaire, durant jusqu’à 6 mois.

Une perte de 50 à 100 cheveux par jour est normale. Une perte supérieure à 100 cheveux par jour est anormale. Une proportion de cheveux télogènes supérieure à 15 % est considérée comme pathologique. Une perte localisée ou une diminution de la densité capillaire nécessite une consultation.

Les différents types d'alopécie expliqués

L’alopécie androgénétique, la plus fréquente, touche 70 % des hommes et 57 % des femmes après 80 ans. L’alopécie areata, d’origine auto-immune, affecte 1 à 2 % de la population. L’alopécie cicatricielle est permanente. L’alopécie de traction est liée à des coiffures serrées ou des extensions.

Tableau comparatif des principaux types d'alopécie, leurs caractéristiques distinctives et causes principales

Type d’alopécie Caractéristiques Causes / Triggers
Alopécie androgénétique Perte diffuse chez la femme ; dégarnissement du sommet et des tempes chez l’homme Prédisposition génétique + sensibilité à la DHT (hormones androgènes)
Alopécie areata Chute en plaques lisses, circulaires ou ovales ; parfois au niveau du corps entier Maladie auto-immune : le système immunitaire attaque les follicules pileux
Alopécie cicatricielle Destruction irréversible des follicules, cuir chevelu lisse, parfois brillant Inflammation chronique, lupus, infections, brûlures, maladies génétiques
Alopécie de traction Chute localisée sur les zones de tension (tempes, front) ; cassure fréquente Coiffures serrées, extensions, chignons répétés sur longue durée
Effluvium télogène Perte diffuse temporaire ; pic de chute 2 à 3 mois après le déclencheur Stress, accouchement, chirurgie, médicaments, carences nutritionnelles
Alopécie liée aux troubles thyroïdiens Chute diffuse, texture cassante ou grasse, cheveux ternes Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie affectant le cycle pilaire
Alopécie associée au SOPK Perte chronique, chute hormonale, cheveux plus fins Syndrome des ovaires polykystiques (déséquilibre androgénique)
Alopécie liée aux produits capillaires Fibre sensibilisée, cuticule fragilisée, chute progressive Colorations, décolorations, produits agressifs, lissages répétés
Chute induite par les outils thermiques Cheveux cassants sans bulbe, kératine dégradée Lisseurs >230°C, brushing intensif, absence de protection thermique

L’alopécie androgénétique, ou calvitie, touche 70 % des hommes et 57 % des femmes après 80 ans. Chez l’homme, elle se manifeste par un dégarnissement des tempes et du sommet du crâne. Chez la femme, elle est diffuse sur le dessus du crâne. La DHT raccourcit le cycle de croissance des cheveux.

L’alopécie areata, ou pelade, est une maladie auto-immune. Le système immunitaire attaque les follicules pileux, causant des chutes en plaques circulaires. Elle affecte 1 à 2 % de la population. Les ongles peuvent présenter des irrégularités. Les plaques sont lisses, sans rougeur ni inflammation. Elle peut toucher tout le cuir chevelu ou tous les poils du corps.

La chute réactionnelle est temporaire, souvent liée au stress ou à des perturbations hormonales. Elle survient 2 à 3 mois après un événement déclencheur et dure jusqu’à 6 mois. Les alopécies chroniques persistent plus de 6 mois. L’alopécie androgénétique, la plus fréquente, est liée à la génétique et aux hormones. Elle évolue sur plusieurs années, avec une diminution progressive de la densité capillaire.

Facteurs biologiques et hormonaux : les grands coupables

L'impact des hormones sur la chute capillaire

Les androgènes, incluant la testostérone et la DHT, jouent un rôle important dans la perte de cheveux. La DHT miniaturise les follicules pileux. Cette action raccourcit leur cycle de vie, réduisant la qualité et la densité des cheveux. Certaines personnes sont génétiquement plus sensibles à ces hormones.

La génétique détermine la sensibilité des follicules pileux à la DHT. Cette hormone se lie aux récepteurs des cellules du follicule, déclenchant un processus de miniaturisation. Même avec des niveaux normaux d'androgènes, les personnes génétiquement prédisposées peuvent développer une alopécie androgénétique. Plusieurs gènes sont impliqués dans cette réaction, expliquant pourquoi la calvitie affecte environ la moitié des hommes après 50 ans.

  • Le stress chronique libère des neurotransmetteurs qui perturbent le cycle capillaire normal
  • Une mauvaise vascularisation du cuir chevelu limite l'apport de nutriments nécessaires aux bulbes pileux
  • Les troubles métaboliques déséquilibrent la croissance des cheveux
  • Les infections du cuir chevelu (dermatophytoses, folliculites) provoquent des chutes localisées

Les déséquilibres thyroïdiens et leurs effets

Les hormones thyroïdiennes régulent le métabolisme des cellules du follicule pileux. L'hypothyroïdie ralentit la croissance capillaire, provoquant des cheveux secs et cassants. L'hyperthyroïdie accélère le cycle pilaire, augmentant la chute. Ces troubles affectent environ un tiers à la moitié des patients, avec des pertes souvent réversibles après traitement.

Les variations hormonales féminines influencent la santé capillaire. Pendant la grossesse, les œstrogènes prolongent la phase de croissance, donnant des cheveux plus épais. Après l'accouchement, une chute temporaire survient lorsque plusieurs cheveux passent simultanément en phase de repos. À la ménopause, la diminution des œstrogènes accentue l'effet des androgènes, entraînant une perte progressive. Cette transition affecte environ 50 % des femmes, avec des solutions spécifiques à chaque stade.

Les facteurs externes qui plombent votre capital cheveux

L'impact de votre mode de vie sur vos cheveux

Le stress chronique perturbe le cycle capillaire en raccourcissant sa phase de croissance. Le niveau élevé de corticostérone bloque les follicules dans un état de repos prolongé. La kératine se dégrade, fragilisant la fibre.

Une alimentation déséquilibrée affecte la santé capillaire. Les carences en fer, zinc, vitamines B12 et D provoquent une perte de cheveux. Les régimes restrictifs (moins de 1200 kcal/jour) privent l'organisme de nutriments essentiels. L'anorexie entraîne une dénutrition sévère affectant la qualité des cheveux.

Le tabac réduit l'oxygénation des follicules pileux. La nicotine et les produits chimiques limitent leur croissance. L'alcool en excès altère la microcirculation. Ces toxines perturbent l'apport de nutriments essentiels au cuir chevelu.

Le manque de sommeil perturbe la production de mélatonine, influençant la croissance capillaire. Le stress oxydatif augmente, détériorant les cellules. Une hygiène de vie saine avec une alimentation équilibrée, une hydratation suffisante et une activité physique régulière préserve la santé des cheveux.

Les agressions extérieures qui maltraitent vos cheveux

Les produits capillaires agressifs (colorations, décolorations) fragilisent la cuticule du cheveu. Les sulfates et silicones irritent le cuir chevelu et encrassent les racines. Ces composants chimiques provoquent une perte temporaire, différente d'une alopécie chronique.

Les outils thermiques (lisseurs, fers à friser) atteignent 230°C, dégradant 85% des protéines de kératine. La chaleur excessive brûle la fibre capillaire, la rendant cassante. Utilisez des protecteurs thermiques pour minimiser les dommages. La casse se distingue de la chute par l'absence du bulbe à la racine.

Les rayons UV dégradent la kératine, asséchant et fragilisant les cheveux. La pollution réduit leur éclat, les rendant poreux. Les particules fines pénètrent dans les follicules, perturbant la pousse. Protégez votre cuir chevelu avec des chapeaux ou des produits filtrants.

Les coiffures serrées (tresses, chignons) provoquent une alopécie de traction. La tension sur les follicules réduit leur irrigation sanguine. Cette perte est réversible si interrompue tôt. Les extensions mal posées aggravent cette chute, pouvant devenir permanente après plusieurs années.

Maladies et médicaments : quand la santé s'écrit sur vos cheveux

Les pathologies qui s'attaquent à vos cheveux

Les maladies auto-immunes comme la pelade et le lupus attaquent vos follicules. Votre système immunitaire confond vos cheveux pour des intrus. Résultat ? Des chutes en plaques, parfois irréversibles. 2% de la population mondiale en souffre.

Le diabète et le SOPK perturbent votre cycle capillaire. Le diabète endommage vos vaisseaux, coupant l'apport en nutriments. Le SOPK surcharge en androgènes, miniaturisant les follicules. Chez 5-10% des femmes en âge de procréer, cette surproduction raccourcit la phase de croissance. Vos cheveux s'affinent, se cassent plus facilement.

La teigne et la folliculite transforment votre cuir chevelu en terrain hostile. Champignons ou bactéries s'installent, provoquant des chutes en plaques. 80% des cas chez les enfants. Non traitées, ces infections laissent des cicatrices irréversibles. Vérifiez les démangeaisons, les rougeurs ou les croûtes.

Le lupus, la polyarthrite ou le psoriasis s'attaquent à votre capital cheveux. L'inflammation chronique perturbe le cycle capillaire. Vos cheveux s'affinent, se cassent. Certaines pathologies comme le lupus érythémateux discoïde détruisent définitivement les follicules. Votre cuir chevelu devient mince, brillant, parfois douloureux au toucher.

Médicaments et traitements : ces effets secondaires qu'on cache

Certains traitements déclenchent une alopécie. L'Autorité européenne de réglementation des médicaments (EMA) a même confirmé les pensées suicidaires comme effet secondaire d'un médicament contre la perte de cheveux. Antidépresseurs, anticoagulants, chimio : tous perturbent la croissance capillaire. La chute survient 2-4 mois après le début du traitement. Généralement temporaire, elle inquiète pourtant 70% des patients concernés. Vos cheveux repoussent en 3-6 mois après l'arrêt.

La chimio cible les cellules à division rapide, dont vos follicules. Vos cheveux cassent à la racine, tombant en 2-3 semaines. La radiothérapie crânienne aggrave les dégâts : à fortes doses, elle détruit définitivement les follicules. Pas de repousse possible dans ces cas. La chute débute 2-3 semaines après le premier cycle. La repousse commence 1-3 mois après la fin du traitement.

Les traitements médicaux peuvent avoir des retombées inattendues sur votre chevelure. Exemple concret :

  • Les chimiothérapies provoquent une chute massive en attaquant les cellules en division rapide
  • Les anticoagulants perturbent la phase anagène du cycle capillaire
  • Les antidépresseurs interfèrent avec les mécanismes hormonaux régulant la perte de cheveux
  • Les bêta-bloquants ralentissent la microcirculation au niveau du cuir chevelu

Ces effets secondaires expliquent pourquoi 30% des patients abandonnent leur traitement sans avis médical.

 

La pilule influence votre équilibre capillaire. Certains progestatifs aggravent la chute, d'autres la limitent. Diane® ralentit la perte chez 60% des femmes concernées. L'hormonothérapie substitutive rééquilibre les œstrogènes, freinant la miniaturisation des follicules.

Le minoxidil illustre ce paradoxe : utilisé contre l'hypertension, il stimule aussi la pousse. Certains traitements anticancéreux provoquent une alopécie, mais permettent de sauver des vies. Le finastéride bloque la DHT mais peut entraîner des effets secondaires sexuels. Les corticoïdes combattent l'inflammation mais affinent la kératine. Ce double tranchant exige une gestion personnalisée.

Comprendre les causes de la perte de cheveux—déséquilibres hormonaux, stress ou génétique—permet d’agir. Privilégiez la santé du cuir chevelu, une alimentation équilibrée et consultez un spécialiste. Vos cheveux méritent une approche proactive : anticipez avant que la chute ne s’installe.

FAQ

Quel bilan sanguin pour une chute de cheveux ?

Un bilan sanguin pour la chute de cheveux peut inclure une numération formule sanguine (NFS), un bilan hormonal, la vérification des réserves en fer (ferritine) et un bilan thyroïdien. Ces analyses permettent d'évaluer le métabolisme et d'identifier des anomalies biologiques ou des maladies générales associées à certaines alopécies.

Un bilan sanguin approfondi est essentiel pour déterminer la cause de la chute de cheveux et ainsi trouver le traitement adéquat. Il donne un aperçu du fonctionnement global de l'organisme et peut révéler des carences ou des déséquilibres hormonaux.

Quelle vitamine pour stopper la chute de cheveux ?

Plusieurs vitamines et nutriments sont importants pour la santé des cheveux et peuvent aider à stopper ou réduire la chute. Les vitamines du groupe B, en particulier la biotine (B7), la niacine (B3) et la vitamine B12, sont essentielles. La vitamine D joue un rôle dans la croissance cellulaire et la fabrication des follicules pileux.

Une carence en fer et en zinc est aussi une cause courante de chute de cheveux. La vitamine C contribue à combattre le stress oxydatif, qui peut rendre les cheveux fins et cassants. Un apport suffisant en ces nutriments est donc crucial.

Causes d'une perte de cheveux subite ?

Une perte de cheveux subite peut être causée par divers facteurs. Le stress, qu'il soit passager ou chronique, peut provoquer une chute capillaire soudaine. Les événements tels que la grossesse et l'accouchement, en raison de la baisse des taux d'hormones, peuvent également entraîner une perte de cheveux.

L'effluvium télogène aigu, où un grand nombre de follicules pileux entrent en phase de repos, est une cause fréquente. Il est souvent déclenché par un stress physique comme une forte fièvre, une intervention chirurgicale, une maladie grave ou une perte de poids soudaine.

Comment stopper la chute des cheveux ?

Pour stopper la chute des cheveux, il est important de consommer suffisamment de protéines et de fer pour favoriser la synthèse de la kératine. Des traitements locaux sous forme de lotions ou crèmes peuvent bloquer le recul de la ligne frontale des cheveux et favoriser la repousse.

Des traitements hormonaux comme le Minoxidil, Finastéride et Spironolactone peuvent être prescrits. Maintenir une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée peut également aider à renforcer les cheveux. L'idée est de combiner des soins ciblés avec une approche globale.

Perte de cheveux : quand consulter ?

Il est conseillé de consulter un médecin ou un dermatologue spécialiste des cheveux quand la chute de cheveux est plus sévère et continue pendant au moins 3 mois. Une perte de plus de 100 cheveux par jour est considérée comme pathologique.

Chez les femmes, il faut s'inquiéter si l'on voit le cuir chevelu à travers les cheveux ou si la lisière frontale recule. Un diagnostic précoce permet un traitement plus efficace. Il est important de consulter un spécialiste pour identifier les causes de la perte de cheveux et les traitements appropriés.